●●●○○ London, Shanghai, Lyon

Romain Slocombe, dans le dernier volet de sa trilogie « L’océan de la stérilité » (« Lolita Complex », « Sexy New-york », « Shanghai Connexion »), nous entraîne une fois de plus sur la piste de l’Histoire des années noires, de Londres à Lyon en passant par Shanghai. Dans « Shanghai connexion », nous retrouvons Gilbert Woodbrooke en 2003 qui se remet difficilement de ses aventures new-yorkaises, toujours poursuivi par ses usuriers, toujours malchanceux mais toujours entouré de très jolies filles et vivote à Londres. L’état de sa demi-sœur victime d’un attentat dans le « london tube » plonge notre « héros » dans un long cauchemar. S’ensuivent des histoires croisées, la fuite éperdue d’un jeune juif de Przemyśl à Shanghai, puis New-York, le travail de reporter de Gordon Percival Woodbrooke de Berlin à Shanghai, en passant par San Francisco et Tokyo, le journal d’une jeune résistante de Lyon à Ravensbrück, pendant la deuxième guerre mondiale, un festival de ciné trash qui se tient à Lyon en 2003. Comme pour ses précédents ouvrages, Romain Slocombe a réalisé un gros travail d’historien, a conservé son style direct, parfois caricatural et nous rend attachants ses personnages, y compris les plus frappés. Il s’amuse ainsi avec son ancien complice Jean-Pierre Dionnet et certains bars rock de l’agglo lyonnaise. Shanghai et surtout Lyon ont la part belle dans les descriptions des villes où un maximum de détails sont rendus avec véracité et dynamisme. Shanghai_Bund_1930Ainsi, le Shanghai occupé par les japonais conserve un accent très british avec la Huang Pu, Pu Dong intitulés Wangpoo, Puddong, un bund peuplé des plus grands hôtels, très véridique, le Lyon de 1944 est tout aussi bien décrit avec des rues qui ont aujourd’hui disparues ou ont été renommées ainsi que les transformations de ses quartiers en 2003. A noter que Romain Slocombe n’en est pas à sa première ballade lyonnaise au travers des âges puisqu’il avait déjà inscrit quelques romans dans la cité des Gaules (dont « Mortelle résidence », Le Masque 2008) et la mention de certains bistrots atteste bien de son passage sur la colline de la Croix-Rousse. Enfin, il investit beaucoup de son histoire familiale dans ce dernier opus, ce qui rend encore plus prégnant tout ce roman « Shanghai Connexion » qui se lit vite malgré le luxe de précisions et avec enthousiasme malgré l’époque de l’histoire…

Romain Slocombe – Shanghai Connexion – Fayard 2012

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