●●●○○ Le sixième passager

À la suite d’un crash d’avion, Kristina Vendel, la commissaire philosophe de Theodor Kallifatides enquête sur la mystérieuse identité du sixième passager, un enfant à la peau sombre. À partir de cette trame ténue, Kallifatides, avec une belle écriture nous emmène sur les trafics entre riches et pauvres, entre Nord et Sud, dénonçant avec finesse la misère de notre monde. Il assène son message avec pointillisme, partant des portraits de chaque protagoniste, et tissant peu à peu une toile qui nous enferme au cœur de l’hypocrisie de notre société. Comme le résume si bien l’un de ses personnages « Survivre est le devoir le plus important de chaque être humain », quitte à le faire au détriment d’autrui. La morale luthérienne sous-jacente (ou orthodoxe compte tenu des origines de l’auteur) conduira certain trafiquant à mourir de maladie tout en ne s’attaquant en rien aux racines du problème… « Le sixième passager » est plus une enquête sociale sur fond de mondialisation qu’une enquête de police, montrant que les liens entre les banlieues aisées de Stockolm et les faubourgs de Calcutta ou de Nairobi sont parfois très resserrés. Kallifatides frappe fort, plus en jab qu’en direct, détaillant l’effroyable suffisance des notables et des riches…
Le portrait en creux de la société suédoise est délicatement brossée, montrant les questionnements de chacun, sa propre vision de la vieillesse et de la mort, de sa vie et de son regard sur les autres. Le roman est riche grâce à une fort belle écriture et à une observation d’une forte acuité d’un immigré sur le sol suédois.

Thedor Kallifatides – Le sixième passager » – Rivages 2011

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