« Bleu Blanc Rouge » de Lilian Bathelot décline en trois nouvelles une image acide de notre pays.
« Bleu » montre en quelques pages l’errance des sans-papiers et la peur des centres de rétention, la survie par la prostitution et le terminus pour les bateaux pourris qui remémore l’histoire de l’Edoil. « Bleu » montre aussi l’amitié entre les générations, la poésie du photographe, l’espoir toujours porté par la mer et nous décrit le charme du cimetière de Sète.
« Blanc » est une parenthèse ensoleillée, l’histoire d’un braquage (farfelu ?) de la station de Vars par trois filles qui n’ont pas froid aux yeux et beaucoup d’humour. Comme un mini thriller chez les nantis du ski.
« Rouge » confond la révolte ancestrale et récurrente des vignerons du midi et la révolte sociale d’aujourd’hui, le sang et le vin, la violence et la rage avec concision. Vivre jeune et mourir vite, le contraire d’un bon vin.
Trois couleurs, variations autour d’un thème, l’exclusion.
Au final, un livre vite lu mais bien lu, plein de pépites, qui supporte allègrement le format numérique proposé par Publie.noir qui réédite des titres déjà parus chez des éditeurs « papiers », donnant ainsi une vie parallèle à de très bons petits polars. J’avais été déçu par plusieurs expériences de lectures électro, mais cela se confirme, si un éditeur fait le travail de sélection, de correction et de mise en page, le support importe peu. Un bémol toutefois, dont a su jouer ici l’éditeur, plus le livre est court (ici 42 pages), plus le support numérique est intéressant.
Lilian Bathelot – Bleu Blanc Rouge – Publie.noir 2011