●●●●○ Ce qu’il faut expier

Olle Lönnaeus nous emmène à Tomelilla, petite ville de Scanie, en Suède où il vit… enfin jusqu’à ce que les autres habitants ne le prennent en grippe tant le portrait qu’il nous fait de sa ville est peu flatteur. « Ce qu’il faut expier » raconte la quête d’identité de Konrad Jonnson, « bâtard de polack » adopté par une famille de Tomelilla, la quête de vérité sur le meurtre de ses deux parents adoptifs, et interroge sur le devenir de la société de Scanie, partagée entre idéalisme malsain des années noires et quête de modernité. Autrement dit, un premier roman riche, percutant et pesant, mais profondément renseigné. Outre le fait que Olle Lönnaeus soit natif de Tomelilla, il est aussi journaliste et a enquêté fréquemment sur le racisme et les milieux de l’extrême-droite suédoise.
Cela débute comme tout polar, par un crime. Le meurtre de Hermann et Signe Jönnson, pâle couple inféodé à l’église luthérienne, sans relief… sauf qu’ils sont détenteur d’un ticket gagnant à la loterie nationale et qu’ils ont eu sans doute quelques chose à expier. Sont donc suspectés, leur fils naturel, Klas, et Konrad, leur fils adopté, bénéficiaires potentiels des millions gagnés. Konrad rentre donc au bercail pour être interrogé par la police d’Ystad, collègues du commissaire Wallanber (clin d’œil appuyé à Henning Mankell). Sur place, les souvenirs d’enfance resurgissent, la crainte de son frère et de sa bande de potes, la tristesse permanente de ses parents, ainsi que la douce folie amené par son seul ami, Sven, également paria de la communauté bien que permier suédois sur la Lune. Konrad va surtout s’interroger sur ce qu’est devenue sa mère et pourquoi il a été adopté. En creusant cette piste, aidé d’un vieux journaliste local, porté sur les cigares et la bouteille et en soulevant quelques cadavres, Konrad va réveiller de vieux démons dont les réseaux sont toujours actifs… et trouver sa vérité. Les paysages sont magnifiques, les filles ont l’air tout aussi joli, l’atmosphère est caniculaire, l’ambiance nauséabonde, l’écriture est prenante et le tout donne plus envie de lire « Ce qu’il faut expier », bien planqué sous sa couette que de partir en vacances visiter Tomelilla et ses environs champêtres.

Olle Lönnaeus – Ce qu’il faut expier – Liana Lévi 2011
Le deuxième roman de Olle Lönnaeus, « La revanche de Mike Larrsons » est paru chez le même éditeur le mois dernier et son troisième roman vient de sortir en Suède.

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