Je viens de dévorer « Genesis » (Undone en V.O.), le dernier thriller psychologique de Karin Slaughter. L’histoire se passe à Atlanta et ses proches environs et déroule la piste de tueurs en série… Rien de bien nouveau sous le soleil de la Géorgie, sauf que cela est très bien écrit, que chaque personnage a du fond, que la trame du récit est mieux que construite avec un peu de suspense et beaucoup de descriptif de personnes, de lieux, de relations entre humains, bref, un récit dense et intéressant. Le duo d’enquêteurs, Faith et Will, prend le temps de décrypter les caractères de chacun pour dévider le fil de l’histoire. L’histoire, en résumé (et pour ne pas dévoiler l’intrigue), consiste en l’enquête des deux membres du GBI (le FBI local) sur les enlèvements de femmes ayant en commun la richesse, l’asociabilité et l’anorexie, enquête aidée par une charmante légiste traumatisée par le meurtre de son mari et pénalisée par les rapports entre le GBI et les ploucs de la police locale. Bien entendu, cela reste un roman américain très WASP, avec des méchants très méchants et des gentils tous en quête de rédemption, les images sont loin de celles perçues à la lecture d’un Edward Bunker, d’un Dennis Lehane ou même d’un George Pelecanos. Atlanta apparaît plus comme une succession de banlieues aisées que comme la ville de Martin Luther King, sur fond de country plutôt que de Crunk… en clair, c’est Coca Light au niveau de l’ambiance, même si on retrouve parfois quelques réalités de terrain qui font le charme de tel ou tel quartier d’Atlanta. Je remercie donc Stéphane Bourgoin de la librairie « Au troisième œil » de m’avoir fait parvenir ce livre, que j’ai beaucoup apprécié, en particulier au niveau de la qualité de l’écriture, nonobstant les sous-entendus décrits ci-dessus.
* joke.
Karin Slaughter – Genesis – Grasset 2012