●●●●○ Nobody move

Denis Johnson est un auteur recommandé par Philippe Djian et traduit par Brice Matthieussent (Jim Harrison). Ceci est parfois mieux qu’une longue page d’introduction. Denis Johnson écrit d’une manière ultrasynthétique, sans fioriture, sur une rythmique classique basse-batterie qui explose les tympans et surtout les neurones. C’est du bon, du tout bon, et pour cette fois, c’est un polar avec « Personne bouge » (Nobody move). La parade des loosers aurait pu être un titre alternatif à cet excellent roadmovie qui se déroule sur quelques miles californiens entre Bakersfield et Oroville, le long de la Feather River. Le roman claque en quatre temps, tous d’égale intensité : la première partie dévoile les personnages et leurs histoires récentes, on découvre ainsi les deux principaux protagonistes, magnifiques loosers, Jimmy Luntz, petit malfrat aux envies d’émancipation et Anita Desilvera, brune tout aussi ravissante que futée, en soif de revanche ; ainsi qu’une flopée de seconds rôles pas piqués des hannetons. La deuxième partie lance la roulette pour savoir qui va gagner au gros lot du meilleur stratagème. La troisième partie rappelle que dans tout bon scénario un grain de sable peut gripper la machine et la quatrième clôt cette histoire en semant blessures et désillusions tout en laissant la porte entr’ouverte à un happy end peu convenable. C’est efficace comme un Coen’s brothers ou un Tarantino ; cela se lit rapidement avec le sourire aux lèvres et une mousse sans faux col.

Denis Johnson – Personne bouge – Christian Bourgois 2009

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